Et si on s’autorisait un coup d’œil dans le rétro ? Le temps d’un duo expressionniste, Volmir Coldeiro et Marcela Santander passent en revue les audaces chorégraphiques des femmes du XXe siècle, convoquant Joséphine Baker, Vera Mantero, Valeska Gert ou encore l’incroyable Anita Berber, autrice des Danses du vice, de l’horreur et de l’extase. Des sensations qu’on retrouve magnifiées dans cette partition de gestes jouée dans un silence quasi-cérémoniel ; une ode aux éclaireuses d’une époque hardie.

C’est comme une cérémonie rituelle. Le public est en cercle, autour d’une danseuse–Julie Coutant, de la Cie La Cavale. De sa position centrale, elle devient, au sens mystique, animatrice–celle qui insuffle et qui révèle l’anima, l’âme. Pendant une demi-heure, le sol craque et crisse, les tubes résonnent, l’air vibre de percussions, une vie propre semble monter du plateau. De ces modulations, des connexions invisibles pointe un doute: l’inanimé serait-il sensible–voire, vivant? Esprits, êtes-vous là ? Vous ne marcherez plus jamais seul après ça.