DANSE – PROFESSIONNEL.L.E.S

masterclass

Marta Izquierdo Muñoz

lun. 28 mars – 13h-15h30

durée 2h30

Plein tarif 8€ – Tarif réduit 6€ – Groupe/Jeune 5€ – Carte Manuf’ 6€ – Carte Manuf’ réduit 5€

La Manufacture CDCN

Manufacture de chaussures – Bordeaux

Saison après saison le programme de masterclass proposé par les artistes programmé·e·s à La Manufacture CDCN s’étoffe. Les participant·e·s se font plus nombreux·ses. Ces temps de pratique pour danseur·euse·s expérimenté·e·s au contact de chorégraphes aux univers esthétiques variés, constituent autant d’occasions de traverser des matières particulières, et de se frotter quelques heures à la spécificité de ces créateur·ice·s

programme de toutes les masterclass 2021-22

Marta Izquierdo Muñoz construit ses pièces autour de la création de différents points fixes, comme autant d’espaces performatifs dans lesquels prennent forme des états de corps, souvent pro-longés par le travail de voix (paroles ou chant). Les matières ou objets semblent prendre vie, tandis que corps et visages s’étirent et se transforment pour évoquer des matières ou convoquer des spectres, souvent dans un rapport au public très frontal. Les points sont reliés par des cheminements performatifs laissant plus de places aux variations, à une certaine marge de liberté dans l’inter-prétation.
Actuellement, son travail est principalement centré sur des figures féminines tiraillées entre la marge et la culture de masse. Elle s’intéresse en effet aux représentations de la femme dans la culture populaire et plus précisément au contraste entre le modèle idéal, lisse et formaté proposé par les productions américaines et le re-cyclage de cette image à l’échelle locale et individuelle, comme dans She’s Mine, My name is Britney Spears, ou IMAGO-GO, centré sur la figure de la majorette. Ainsi décontextualisées, déterritorialisées ces émanations du mythe américain font apparaître des failles, des singularités, du sensible: de l’humain.
Par ailleurs, Marta Izquierdo s’est souvent dirigée vers des person-nages féminins ambigus, tiraillés entre la nécessité de se confor-mer à certaines normes sociales et des pratiques artistiques qui les situent de facto en marge. Elle s’interroge également sur la notion
de famille et de communauté, plus ou moins dysfonctionnelles, dans le diptyque IMAGO-GO (2018) et GUÉRILLÈRES (2021). Dans les créations plus récentes, le travail s’éloigne quelque peu de la veine performative des débuts pour s’orienter vers des pièces de groupe à l’écriture chorégraphique ciselée, pour lesquelles elle se fait accompagner d’un assistant à la chorégraphie (Éric Martin). Sans doute en écho à une réalité sociale qui se durcit d’année en année, la thématique du combat émerge dans plusieurs des projets récents de la compagnie. Elle est présente dans les deux dernières créations de la compagnie : GUÉRILLÈRES, autour d’amazones fictives, guerrières de guérilla et DIOSCURES, duo de Titans.
Enfin, le mélange des registres est également au cœur de plusieurs pièces, de la première à la dernière. Ainsi, dès 2008, la critique Rosita Boisseau écrivait dans Le Monde à propose de She’s Mine : « Marta Izquierdo Muñoz est une vraie comique qui pourrait nous embarquer dans une tragédie. Sauf qu’elle a décidé de s’en sortir par le haut. ». Dans GUÉRILLÈRES, on bascule constamment d’un registre à un autre : du satirique au lyrique, du comique au tragique, du réalisme au fantastique.

En relation avec la pièce Guerillères